Hypnose à Angers

Hypnothérapeute - Thérapie énérgétique

Pascal Brouard

CONTACTERWEEK-END éNeRGéTIQUE

L’hypnose en détail


C’est au XIXe siècle qu’est apparu le mot « hypnose », créé, pense-t-on, par le médecin écossais James Braid (1795-1860), à partir du nom du dieu grec du sommeil, Hypnos. Et pourtant, tout patient qui sort d’une transe hypnotique devrait s’écrier qu’il ne dormait pas ! En effet, il est désormais connu que l’état d’hypnose est un état naturel que l’on traverse chaque jour pendant au minimum trente minutes, réparties en plusieurs phases durant la journée, chacune de deux ou trois minutes. L’hypnotiseur n’est là que pour stabiliser et faire durer l’état d’hypnose le temps nécessaire. L’hypnose est donc un état conscient qui se rapproche de près à l’état de focalisation du conducteur de véhicule sur la route.


EN SAVOIR PLUS

On a désormais accès aux imageries cérébrales et l’on peut voir en direct ce qui se produit au cours d’une séance d’hypnose dans le cerveau. On voit littéralement les modifications neuronales qui s’opèrent au moment de la transe. Dans notre monde rationnel, l’hypnose perd peu à peu le caractère magique et miraculeux qui l’entoure encore un peu, mais au XIXe siècle, à l’époque de Braid, croyances et superstitions en faisaient une pratique au mieux fantastique, au pire douteuse et effrayante.


Pierre Janet (1859-1947) est né pendant ce siècle romantique, et a pourtant révolutionné le monde de la psychologie. C’était une époque où Paris se passionnait pour le surnaturel. On se souvient de Victor Hugo qui participait à des séances de spiritisme dans la lignée d’Alan Kardec. Janet lui-même avait un oncle qui prenait part à ces soirées. Cela ne manquait pas d’intriguer Janet malgré son caractère proprement rationnel. Intéressé par la psychologie, il a dû suivre le cursus normal et s’inscrire en philosophie à l’université. Voulant faire reconnaître la psychologie comme une science à part entière, il estimait que les psychologues devaient présenter des études, des faits précis, mesurables, reproductibles, des expériences de laboratoire. Il choisit donc d’utiliser l’hypnose pour observer la psychologie humaine, pour le principe de dissociation qu’elle permettait.


C’est en effet à la dissociation que Pierre Janet associait des phénomènes spirites : lorsque le sujet est en état de dissociation au cours de la transe hypnotique, sa consciente se détache de tout ce qui se produit en dehors d’elle-même. Janet sentait déjà que l’on pouvait utiliser cet état pour soigner certaines maladies nerveuses, mais il ne savait pas encore toutes les promesses de thérapie qu’il portait (soulager les douleurs, sevrer du tabac, gérer le stress, etc.). Nous n’en étions qu’aux prémices d’une grande aventure humaine…


Nous savons désormais utiliser les connaissances dans le fonctionnement de la psyché dans le but d’utiliser efficacement l’hypnose. Nous avons appris, par expérience, qu’il est inutile de réaliser deux séances d’hypnose sur la même problématique, car la seconde séance vient annuler la première. C’est pourquoi Erickson faisait parfois des séances uniques de plus de huit heures, et c’est pour la même raison que je ne propose qu’une seule séance pour l’arrêt de la cigarette, sur une durée variable en fonction du patient.


Jusqu’au début du XXe siècle, Paris est restée la capitale mondiale de l’hypnose. Freud y apprend l’hypnose auprès de Charcot et commence à l’expérimenter. Parce qu’il est constamment en recherche, Freud finira par découvrir et mettre au point la psychanalyse, d’autant qu’il a une relation quelque peu ambiguë avec l’hypnose. Il découvre l’inconscient et, de par cet héritage, tous les hypnotiseurs lui sont redevables, mais il accumule les échecs dans ses thérapies avec l’hypnose. C’est ainsi qu’il met fin à l’époque de Paris en tant que capitale mondiale de l’hypnose. Il est déçu par l’hypnose qui lui permet de comprendre pourquoi les patients souffrent, mais qui ne lui permet pas de les soulager. Il observe même parfois une aggravation des symptômes après une séance. C’est ainsi qu’il invente la psychanalyse, pour y remédier.


Médecin génial, Freud avait compris, une fois l’inconscient découvert, qu’il avait la possibilité de l’interroger pour connaître directement la cause des maux de ses patients. L’inconscient étant structuré comme un langage, il pouvait y accéder en utilisant les mots du patient, afin que l’inconscient se reconnaisse, en quelque sorte. Mais en reformulant avec des mots ce que les gens avaient énoncé pendant leur transe hypnotique et en le leur exprimant, Freud a constaté que cela les plongeait dans un état dépressif plus ou moins grave.


En fait, il est important de comprendre qu’il ne faut jamais lever les refoulements au moyen de l’hypnose. Un hypnothérapeute n’est pas là pour trouver la cause des symptômes, c’est le rôle du psychanalyste. L’hypnothérapeute est là pour aider les patients à aller mieux. L’hypnose est une thérapie qui cherche une solution à un problème, pas une réponse à une question. En ce qui me concerne, j’ai été psychanalyste pendant vingt ans, et je peux affirmer que le psychanalyste a vocation pour mettre à jour ce qui se cache derrière une partie du langage, alors que l’hypnose (je suis désormais hypnothérapeute) ne montre pas, elle recadre. On peut bien sûr se servir de l’hypnose pour faire face à ses traumatismes, comme dans le cas de l’hypnose militairequi s’occupe des symptômes lourds et des situations de crise, mais il n’est pas recommandé d’y recourir pour trouver les causes de ses symptômes. D’abord parce qu’on n’aurait aucun moyen de vérification, d’être sûr que ce qu’on trouve est bien ce qu’on cherche, et ensuite parce que, comme Freud l’a expérimenté sur ses patients, on risquerait de tomber en dépression.


Hypnotiseurs et psychanalystes se sont longtemps regardés en chiens de faïence, méfiants les uns envers les autres. Pour ce qui me concerne quand j’étais psychanalyste, l’hypnose m’a très rapidement intéressé, et je pense que les disciplines ne devraient pas être adversaires. Loin de s’opposer, il me semble au contraire qu’elles se complètent, s’enrichissent au contact l’une de l’autre. C’est en effet Freud qui nous a laissé la découverte de la structure de l’inconscient sur le modèle d’un langage. Et si l’on s’attarde sur les recherches du plus grand hypnotiseur du XXe siècle, Erickson, on constate qu’il était d’accord avec certaines opinions de Freud, bien qu’il en fît une utilisation autre. Erickson se servait du langage du patient au cours de la transe pour entrer en contact avec son inconscient. Et bien que Freud et Erickson n’aient pas eu la même vision des choses ni la même pratique, ils ont tous deux mis au point une méthode très structurée de reformulation de ce que leur exposaient leurs patients, dans la compréhension la plus subtile du langage de l’inconscient. Pendant une séance de psychanalyse, le thérapeute ne s’arrêtera que sur 5 % de ce que dit le patient pour le reformuler, alors qu’en hypnose, Erickson s’intéressera à 10 % du discours du patient pour également le reformuler et le réutiliser. Mais en fait, les deux praticiens ne retiendront pas les mêmes mots.


L’hypnose d’Erickson


Depuis son enfance, Milton Erickson souffre d’une santé fragile. Dyslexique, sévèrement daltonien (il ne distingue correctement que la couleur violette), amusique (il ne perçoit pas le rythme), il faillit mourir de poliomyélite à dix-sept ans.


C’est paralysé dans un fauteuil, vivant son corps comme une prison, qu’il regarde le monde autour de lui sans pouvoir y prendre part. Mais son envie de vivre et sa conviction profonde d’être capable de guérir auront raison de sa paralysie : d’abord, il est spectateur des mouvements autour de lui, ses jeunes frères et sœurs qui apprennent à marcher lui montrent sans le savoir comment se meut un corps. Puis il s’applique à lui-même ce qu’il a observé. Progressivement, à force de volonté, il reproduit les mouvements des autres et parvient à remarcher. C’est ainsi qu’il entre à l’université de médecine sur ses deux pieds.


Quelques années plus tard, il découvre l’hypnose et ressent un étrange sentiment de familiarité avec la discipline, certainement grâce à ses observations sur son propre esprit alors qu’il était coincé dans un corps paralysé. Et pendant que les scientifiques de l’hypnose se disputent entre l’École de Nancy et l’École de Paris, il choisit de mettre au point sa propre approche.


Erickson a enrichi la discipline à bien des égards. Sa conception de l’hypnose renouvelle les théories de l’époque : maladie nerveuse, déficience d’attention, fluide mystique, beaucoup d’idées ont été émises sur la nature de l’hypnose avant Erickson. C’était un sujet d’étude pour les curieux, une source d’anecdotes plus ou moins amusantes, effrayantes, ou bien carrément pure spéculation intellectuelle. Mais jamais aucun des commentateurs n’avait été aussi impliqué et intéressé que l’est Erickson, qui est vraiment passionné par la question. Erickson vit littéralement la discipline au quotidien, en permanence. Une anecdote en témoigne : alors qu’il marchait dans la rue sous la pluie, un passant pressé le percute. Le passant s’excuse platement, désolé. Le psychiatre le fait taire en attrapant son poignet pour lire l’heure sur la montre qu’il portait. Ensuite, d’une voix étrange, il énonce une phrase qui n’a aucun sens, plante le passant là, et reprend son chemin. Un peu plus loin, il se retourne et constate que le passant est resté figé sur le trottoir, dans la même position, sous la pluie. Erickson, qui raconte lui-même cette histoire, rapporte que l’homme a mis quelques minutes avant de revenir à lui et se remettre en route comme s’il ne s’était rien passé.


Erickson ne considère par l’hypnose comme un mystère à élucider, ni comme un sujet d’étude, mais bien comme une manière de vivre. Quand les psychanalystes théorisent leurs données sur l’inconscient, Erickson vit et échange en permanence avec le sien. Médecin de métier, il s’occupe toute sa carrière de pathologies lourdes. Hypnotiseur de cœur et d’esprit, il soigne toujours dans le but de faire progresser sa pratique pour le bien-être de ses patients.


C’est Erickson qui œuvre pour réhabiliter le recours à l’hypnose lors des anesthésies, et j’ai moi-même rencontré de nombreux médecins anesthésistes qui se formaient à l’hypnose, affirmant d’expérience que cette pratique permet de réduire jusqu’à un cinquième la quantité de produits anesthésiants utilisés. De plus, en adjoignant l’hypnose à l’anesthésie, on offre un réveil plus rapide et plus lucide aux patients. Je connais également des dentistes qui utilisent l’hypnose dans leur pratique, parce qu’elle permet de calmer les patients (toujours un peu anxieux), de réduire les saignements et même d’accélérer la cicatrisation.


On peut cibler une anesthésie sous hypnose, contrôler sa durée. C’est donc un recours très intéressant en cas de douleurs chroniques, les patients pouvant ainsi diminuer leur prise de médicaments, bien entendu toujours en accord avec leur médecin.


L’hypnose peut s’utiliser jusqu’en obstétrique, où les moyens de relaxation et de contrôle de la douleur qu’elle apporte sont très puissants. Erickson a eu l’heureuse surprise un jour de recevoir une lettre d’une ancienne camarade de recherches sur l’hypnose. Ils ne s’étaient pas revus depuis des années, et la femme le remerciait : elle venait d’accoucher au moment d’une tempête de neige qui lui avait rendu impossible le déplacement à l’hôpital. Après avoir paniqué lors de la perte des eaux, elle s’était rappelée d’Erickson et de l’hypnose. Le thérapeute l’avait hypnotisée plusieurs fois dans un but expérimental sur la relaxation et la maîtrise de la douleur. Elle s’est donc souvenue de ces expériences alors qu’elle était sur le point d’accoucher, et décida d’entrer en contact avec son inconscient afin qu’il lui transmette tout ce qu’Erickson lui avait enseigné. Elle a alors pu reproduire tout ce que le médecin lui avait montré, comme si elle était à nouveau dans la même salle que lui en train de se prêter à une expérience d’hypnose.


Enfin, l’hypnose est efficacement utilisée par Erickson sur des cas de cancer pour que les patients puissent mieux contrôler les effets secondaires de la chimiothérapie.


Aujourd’hui, on sait que l’hypnose est également très puissante dans le cadre de l’arrêt du tabac, de certains problèmes de peau (prurit, démangeaisons, verrues, papillomes du vagin, condylomes vénériens, etc.), de brûlures, d’affections psychosomatiques et auto-immunes, neurologiques, ophtalmiques, de troubles du sommeil, de rétention urinaire, ou de dysfonctions sexuelles.


Milton Erickson est surnommé le « magicien du désert » en fin de carrière. Personne ne comprend vraiment ce qu’il fait, malgré l’important volume d’articles publiés et de cas traités. Quoi qu’il en soit, Erickson a fortement influencé et inspiré les différentes branches de l’hypnose moderne.


L’hypnose conversationnelle


En tant que « magicien », Erickson a fait parler de lui, tel un mythe. On a raconté tant d’histoires farfelues ! Qu’il avait un jour hypnotisé son chauffeur pour qu’il conduise mieux par mauvais temps. Qu’il savait mettre sous hypnose n’importe qui, sans même parler la même langue que son sujet. Erickson semble avoir le pouvoir magique d’induire la transe hypnotique sur une simple poignée de main chez n’importe quelle personne… Sa simple présence suffirait à provoquer l’hypnose de quiconque dans la même salle que lui ! Bien entendu, la légende a dépassé la réalité, comme chaque fois que l’on amplifie un phénomène que l’on ne comprend pas et qui fait peut-être un peu peur.


L’hypnose conversationnelle fait converger les opinions de ceux qui pensent que tout est hypnose et que la suggestion organise le modèle, et de ceux pour qui l’hypnose est un état très ponctuel et spécifique. Selon les premiers, héritière de Gorgias, l’hypnose conversationnelle permet de convaincre par des suggestions cachées dans une conversation courante. On s’intéresse ici surtout à l’aspect rhétorique du message. Selon les autres, l’hypnose conversationnelle relève du théâtre : rythme, gestuelle, communication – métacommunication, en fait, c’est-à-dire tout ce que la structure de la communication en soi communique au-delà du message.


Ericksona fait de l’hypnose conversationnelle avec un cas qui a par la suite été très étudié. Le patient, en phase terminale d’un cancer, était alité et perclus de douleurs. Il refusait d’essayer l’hypnose, mais la famille a tout de même demandé à Erickson de venir le voir. Erickson évite volontairement de parler d’hypnose avec ce patient, et passe tout le temps de sa visite à discuter de botanique et de plants de tomates. Après cette conversation, le malade est complètement détaché de ses douleurs. Dans les jours qui suivent, de nouvelles métastases apparaissent, mais il n’en ressent aucune douleur et s’éteint paisiblement.


La PNL


Si ni le public ni les scientifiques ne comprenaient vraiment ce que faisait Erickson, il a pourtant été imité par de nombreux thérapeutes. Deux étudiants, un linguiste et un mathématicien, remarquent que le médecin a recours à un langage particulier. Ils vont alors s’efforcer de mettre à jour le secret d’Erickson dans un ouvrage intitulé Les Structures de la magie qui s’intéresse au travail du médecin sous l’angle mathématico-linguistique. C’est ainsi que naît la PNL, programmation neurolinguistique, mettant en évidence les procédés rhétoriques utilisés par le psychiatre pour focaliser l’attention de ses patients, pour les dissocier ou pour recadrer leurs expériences traumatisantes.


Ce livre sort en 1975, au moment de la fin de la guerre du Vietnam. De nombreux soldats américains rentrent chez eux, traumatisés par ce qu’ils ont vu et vécu, et les cabinets des thérapeutes ne désemplissent pas. Les fondateurs de la PNL, Bandler et Grinder, ne manquent pas de s’intéresser à ces anciens soldats pour tout ce qu’ils peuvent apporter à leur approche. Malheureusement, ils finissent par mélanger les protocoles thérapeutiques, et il me semble qu’ils sont passés à côté de leur sujet.


Un autre élève d’Erickson et l’un des membres fondateurs de l’école de Palo Alto, Jay Haley, écrit dans son livre Un Thérapeute hors du commun que le psychiatre adaptait sa stratégie thérapeutique à son patient, non seulement à sa personnalité, mais aussi à là où il en était dans sa vie. En effet, une même problématique peut présenter les mêmes symptômes que l’on soit adolescent, jeune marié ou fort d’une expérience de vie de cinquante années, mais la problématique en soi ne se structure pas de la même façon selon l’étape de vie que l’on traverse.


Bien sûr, on ne peut que saluer chez la PNL l’intention de livrer une sorte de compilation de protocoles variés parmi lesquels le thérapeute trouvera toujours de quoi traiter son patient. Mais je trouve dommage que la PNL ne tienne pas plus compte de la présence essentielle de l’inconscient.


La nouvelle hypnose


C’est Daniel Araoz qui, en 1979, crée ce terme de « nouvelle hypnose » dans le but de moderniser l’enseignement de Milton Erickson. L’époque post-1968 l’exigeait, les nouvelles générations qui avaient vécu la libération sexuelle n’ayant plus les mêmes modes de pensée que leurs parents. Et, bien qu’Erickson soit un maître dans sa discipline, il n’en reste pas moins très ancré dans sa génération et son époque, et sa « thérapie ordalique » reflète bien le caractère autoritaire du rapport médecin-patient d’alors : le patient doit exécuter toutes les instructions du praticien. Dans le monde moderne (après 69), les patients veulent être actifs dans leur thérapie et donc leur transe hypnotique. En outre, si Erickson s’occupait plutôt des pathologies lourdes, la nouvelle hypnose propose une approche plus légère permettant de s’intégrer dans le cadre du mieux-être et du développement personnel qui intéressent plus les nouvelles générations.


De nos jours, les hypnothérapeutes sont plus souvent orientés nouvelle hypnose qu’hypnose proprement éricksonienne tant il est vrai que les personnes qui viennent consulter ont cette volonté de prendre une part active dans leur transe hypnotique. Quand Erickson cherchait le dialogue avec l’inconscient, la nouvelle hypnose remet en avant l’importance de la conscience.


L’hypnose médicale


Nous l’avons vu, l’hypnose peut être intégrée dans un protocole médical : anesthésie, obstétrique, dermatologie, mais aussi troubles alimentaires (anorexie, boulimie), phobies quelles qu’elles soient, y compris les phobies sociales, addictions (le tabac par exemple), habitudes pathologiques (l’onychophagie : le fait de se ronger les ongles ; la trichotillomanie : le fait de s’arracher les cheveux).


On peut également recourir à l’hypnose pour travailler sur la concentration et améliorer les fonctions d’apprentissage, que ce soit pour apprendre une langue étrangère ou pour aider les élèves à réduire leur stress au moment des examens. On peut également utiliser l’hypnose pour apprendre la lecture rapide et mémoriser les informations.


L’hypnose humaniste


La dissociation est un concept qui a fortement intéressé l’hypnothérapeute parisien Olivier Lockert, expert des écrits de Pierre Janet. Janet avait souligné ce principe de dissociation qui se fait spontanément entre la conscience et le reste des processus psychobiologiques, que Freud avait appelé l’inconscient. Olivier Lockert s’est alors interrogé sur ce qui arriverait si l’on faisait l’inverse de ce qui s’est toujours fait en hypnose, à savoir induire une transe hypnotique en dissociant le sujet, puis le réveiller. Il a alors essayé de commencer une séance en « réveillant » les consultants, au moyen de techniques non dissociantes. Et c’est ainsi qu’il a découvert une nouvelle approche de l’inconscient : en réveillant des gens qui n’étaient pas en transe hypnotique, il a constaté que ces personnes entraient dans une sorte de rêverie hyper lucide grâce à laquelle ils pouvaient accéder de manière directe à leur inconscient, sans l’aide du thérapeute. Cet état de « pleine conscience » était un terrain favorable à l’expression de l’inconscient sous forme de symboles, et même sans avoir jamais étudié le travail de Jung, les personnes étaient capables de se connecter aux mêmes archétypes que ceux que le psychanalyste avait décrits.


Olivier Lockert propose alors un nouveau modèle de pratique, basé sur ses connaissances en psychanalyse, physique, sciences ésotériques, sur son travail en hypnose éricksonienne, et sur ses découvertes. En état de dissociation, le consultant entend les mots autrement que dans leur contexte, il reçoit les mots littéralement, c’est ce qu’on appelle le littéralisme. Ainsi la phrase « vous ne ressentez plus aucune douleur » pourra-t-elle provoquer des douleurs accrues chez la personne, l’inconscient ne comprenant pas la négation (si je vous dis « Ne pensez pas à un éléphant rose », que voyez-vous dans votre esprit ?).


Par contre, en état augmenté de conscience, le littéralisme s’efface, le patient n’est plus suggestible. Cela le protège des erreurs d’incompréhension et de toute manipulation. Le thérapeute ne peut plus provoquer habilement un comportement, mais il devient un guide qui se place sur le même plan que le patient. Le rapport d’autorité tombe d’office.


Lockert estime que la part la plus importante de l’hypnose réside dans l’information, et non dans la dissociation, la focalisation ou les ondes cérébrales comme le pensent la majorité des hypnotiseurs. Selon Lockert, tout est information, un objet tout autant que les cellules de notre corps, mais aussi les ondes qui nous entourent et nous traversent – celles de nos téléphones par exemple. Une idée est une information légère et subtile, mais une pierre est également une information, bien plus dense.


Ainsi, grâce à l’hypnose humaniste, Olivier Lockert cherche à accéder aux informations subtiles qui nous composent au moyen de symboles et d’archétypes, afin de pouvoir travailler dessus. Quand on travaille sur un archétype via une personne, cela a un effet sur le même archétype chez toutes les personnes qui le présentent. C’est la raison pour laquelle Olivier Lockert a appelé sa pratique « hypnose humaniste » : aider une personne, c’est avoir un impact sur toute l’humanité.


Donc, on l’a vu, la découverte de Lockert sur l’état augmenté de conscience est non négligeable : obtenir les mêmes résultats bénéfiques en état de pleine conscience qu’en état de dissociation permet d’ouvrir les horizons de l’hypnose. Et cela a permis la naissance de nouvelles formes d’hypnose que l’on pourrait appeler « spirituelles », qui partent elles aussi d’un état augmenté de conscience, non dissocié. Les techniques sont variées, allant de la respiration au bol chantant, de la sauge brûlée au tambour chamanique, mais elles ont toutes pour objectif d’aller explorer l’être humain grâce aux états modifiés de conscience.


Ernest Rossi (né en 1933) a été un élève proche d’Erickson, son collaborateur et son ami à la fin de la vie de ce dernier. Il a compilé et publié l’ensemble des articles du psychiatre afin de diffuser son travail, ce sont les quatre gros volumes intitulés Collected Papers. Rossi est certainement celui qui a le mieux compris la méthode d’Erickson et le mieux perpétué son enseignement, même si, d’emblée, sa technique semble très éloignée de celle du maître.


Rossi ne parle presque pas pendant une séance. Il ne veut surtout pas interrompre un rythme ultradien une fois qu’il est lancé. C’est là l’une des différences fondamentales dans la pratique des deux hypnotiseurs, si l’on se souvient du discours recherché, réfléchi et travaillé, jamais gratuit, d’Erickson. Une séance, avec Rossi, peut bien durer dix heures, il ne prononcera pas plus de phrases que si elle durait trente minutes. Et au contraire d’Erickson qui n’était jamais très clair sur sa pratique malgré les articles qu’il a écrits et les explications qu’il en a données, Rossi est très prolixe sur les trois phrases qu’il consent à prononcer au cours d’une séance.


Ainsi, l’ouvrage central de Rossi, Du Symptôme à la lumière, expose très clairement cette approche différente. Dans la deuxième partie du livre, il invite le lecteur à découvrir des protocoles ultra simples et pourtant ultra efficaces. On peut alors se demander pourquoi la méthode de Rossi permet d’obtenir de si bons résultats. Le lecteur l’apprend dans la première partie de l’essai, cette fois d’une complexité formelle assez décourageante, dans laquelle Rossi s’exprime à l’aide de graphes stochastiques mêlant physique, biologie, mathématiques, dans le but de nous faire appréhender toute l’efficacité de l’hypnose.


Dans notre organisme, nos cellules ont toutes le même ADN, qu’elles soient cellules dermiques, hépatiques ou autres. Le processus d’expression génétique permet aux cellules de se spécialiser, de devenir des cellules osseuses ou des cellules de l’œil. Arrive l’épigénétique, une branche de la biologie qui explique comment cette expression génétique est influencée par des facteurs environnementaux. Par exemple, dans le cas des tortues, on sait que leur sexe (donc les cellules sexuelles) est lié aux températures auxquelles les œufs ont été exposés : l’environnement influence l’expression génétique. Rossi a choisi d’aborder l’hypnose sous cet angle de l’épigénétique afin d’étudier comment elle (l’hypnose) pouvait modifier notre expression génétique, et ainsi, en faire une méthode d’autoguérison naturelle.


La pratique de Rossi s’appuie sur des idées novatrices en sciences humaines, telles que la chaotobiologie qui prend en compte le chaos et l’auto-organisation des systèmes qui s’emboîtent les uns dans les autres comme des engrenages pour fabriquer naturellement des solutions créatrices. Il décrit la manière dont les rythmes ultradiens (des rythmes moins longs que les rythmes circadiens de vingt-quatre heures) ont un impact sur notre esprit. Il s’attarde sur le système nerveux central, le système nerveux autonome, endocrinien, immunitaire, etc., afin de montrer comment ils obéissent aux rythmes naturels cycliques, lesquels ont eux-mêmes une influence sur tous les plans de la psychologie, dont les plans psychophysiologiques et psychosociaux. Selon Rossi, la majorité des pratiques modernes « facilitent la périodicité adaptative complexe de nos rythmes chaotobiologiques de performance et de guérison » – c’est ce qui réunit ces approches de guérison holistique que l’on appelle hypnose, méditation, prière, etc.


Rossi insiste particulièrement sur « le réflexe de régénération ultradienne de vingt minutes qui joue un rôle dans la coordination des systèmes majeurs de l’autorégulation psychocorporelle, toutes les quatre-vingt-dix à cent vingt minutes, tout au long de la journée ».


Je suis très admiratif du travail de Rossi. Ses explications de l’ADN qui évolue en suivant trois rythmes différents correspondant en fonction de leur durée à des couches différentes d’ADN m’inspirent. Il existe un rythme de cinq minutes, un autre de vingt minutes, et le plus long dure deux heures. Cela m’a d’emblée ramené au débat qui a lieu en psychanalyse sur la durée idéale d’une séance. Jacques Lacan estimait qu’une séance de cinq minutes pouvait suffire. Elisabeth Rudinesco jugeait qu’en dessous de deux heures, une séance ne servait à rien. D’autres psychanalystes s’arrêtent à des séances de vingt minutes. En ce qui me concerne, j’observe le rythme ultradien qui absorbe le consultant, et je sais où vont se produire les changements. S’il s’agit de l’arrêt de la cigarette, la séance dure en général plus de deux heures. Mais d’autres problématiques nécessiteront une séance de vingt minutes seulement. En fait, ces trois durées sont liées à trois types de travaux, mais elles ne déterminent en rien la qualité des séances – au contraire, une durée bien sentie donnera une séance efficace, et une séance de cinq minutes est tout autant justifiée qu’une séance de deux heures. C’est en lisant Rossi que j’ai compris pourquoi Erickson faisait parfois des séances de plusieurs heures. S’il estimait qu’il devait s’appuyer sur quatre cycles ultradiens de deux heures, alors il mettait en route une séance de dix heures. On a vu des femmes gagner ainsi deux tailles de poitrine rien qu’en une séance de dix heures avec Erickson, ce qui montre bien que l’hypnose agit sur le plan génétique. Et on a pu vérifier qu’une pathologie génétique guérie par Erickson n’était pas transmise à la descendance du sujet par la suite.


C’est vraiment passionnant, et plein de promesses, car nous n’en sommes qu’au début. On pourrait penser qu’avec la première partie de Du Symptôme à la lumière, Rossi court après un prix Nobel à cause de cette manière de s’exprimer technique qui cherche à épater, mais si l’on poursuit la lecture, on ne peut qu’admirer la deuxième partie de l’ouvrage qui éclaire tout. Il se débarrasse du superflu et ne garde que l’essentiel, l’essence même de l’hypnose, pure et limpide.


Rossi a affirmé que les rythmes ultradiens sont l’hypnose. J’avais moi-même certaines intuitions avant de lire Rossi, intuitions confirmées par la lecture de ses écrits, lesquels m’ont permis d’affiner mes techniques afin de les rendre plus efficaces.


Je voudrais également parler ici d’un autre hypnotiseur que j’estime beaucoup, Gaston Brosseau, président de la Société québécoise d’hypnose. Gaston Brosseau montre que pour la plupart des gens, le temps de réaction est d’environ 0,4 seconde, ce qu’il a mesuré en laissant tomber une règle que les patients devaient rattraper. Ainsi, entre le moment où l’objet se met à tomber et celui où le sujet réagit, il se déroule 0,4 seconde. Cette durée de 0,4 seconde est également, selon lui, le temps que doit durer l’induction hypnotique. Il l’exprime dans son livre L’Hypnose, une réinitialisation des cinq sens : « La notion de la profondeur de la transe n’a plus aucun sens dans ma façon d’intervenir. Pour moi au plan clinique la question ne se pose pas. Est-ce qu’une femme peut être un peu, moyennement ou beaucoup enceinte ? On est en hypnose ou bien on ne l’est pas, comme on est enceinte, ou bien on ne l’est pas. »


Brosseau demande à ses patients de ne surtout rien faire de particulier pour se préparer à l’hypnose, la « nanophypnose ». Ainsi, ils peuvent reprendre des forces, laisser les choses se faire et se concentrer sur l’instant présent, retrouver la connexion avec ce qu’ils voient, entendent, ressentent, avec leurs cinq sens. L’hypnose est pour Brosseau comme un interrupteur ON, celui qui démarre la machine, réinitialise les connexions synaptiques des sens et ranime l’élan vital.


Je ne terminerai pas sans parler de Jean Godin, médecin et psychiatre, que j’ai personnellement connu quand j’étais adolescent. Jean Godin a créé l’Institut Milton Erickson de Paris dans les années 90, ce qui a contribué à faire connaître le grand hypnothérapeute américain en France. J’étais déjà un fervent admirateur d’Erickson pendant mon adolescence, je lisais tout ce qui était publié sur lui en français, et je lisais même les livres en anglais pas encore traduits, quand l’occasion m’était donnée de les acquérir. Je me suis porté volontaire pour être cobaye pendant les formations de Jean Godin, ce qui m’a permis d’assister à nombre de ses cours pendant lesquels ses étudiants travaillaient sur moi. Je garde un souvenir ému de ce monsieur qui ressemblait de plus en plus à Erickson à mesure que le temps passait…




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Ce site est strictement informatif. Pascal Brouard, hypnothérapeute et énergéticien à Paris, je ne diagnostique pas, ne prescris pas, ne traite pas, ne guérit pas, ou ne fait aucune recommandation pour le traitement de maladies. Pascal Brouard n’assume aucune responsabilité de la façon dont l'information est employée. Nullement l’information sur ce site ne peut être considérée comme un produit de remplacement d'un soin médical compétent par un professionnel de la santé de votre choix.